CLUB LECTURE DU 20 AVRIL
Station
eleven
Emily
St John Mandel
Résumé
:
Une pandémie foudroyante a décimé
la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise
entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du
Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter
l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de
l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…
C'est
un roman d'anticipation. Il y est question d'un réapprentissage de
gestes ancestraux, de groupes d'humains qui se réorganisent, de la
vie sans la modernité.
Les
avis sont partagés parmi les lecteurs, même si une seule personne a
abandonné la lecture de ce roman. De l'intérêt, des points
d'accroche (la mise en équipe de la représentation théâtrale,
l'orchestre, Shakespeare…) avec la démonstration qu'il ne reste
que la culture à partager et la liberté de pensée grâce à cette
culture.
Mais
aussi de la frustration, les histoires sont survolées, de belles
idées pas assez exploitées, l'envie que les choses soient plus
développées, décrites.
La
lecture est fluide, facile et le roman bien ficelé.
Intérêt
Un
paquebot dans les arbres
Valentine
Goby
Résumé
:
Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le cœur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession.
En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.
Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le cœur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession.
En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.
Roman
émouvant, triste si on se place selon le point de vue des parents,
optimiste si l'on s'attache plutôt à Mathilde qui vit une descente
aux enfers certes mais suivie d'une remontée vers sa vie.
Ce
roman nous éclaire sur une époque pas si éloignée, que certains
ont connue et nous fait prendre conscience de l'évolution des
50 dernières années.
Nous
avons bien accroché à la lecture et le recommandons.
Écriture
et intérêt :
Tom,
petit Tom, tout petit homme, Tom
Barbara
Constantine
Résumé
Tom
a onze ans.
Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre...
Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes.
Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là...
Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre...
Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes.
Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là...
Un
petit roman rafraîchissant, pour se sentir bien, à lire en vacances
ou par un dimanche pluvieux, un « feel good novel » !
Une
histoire intergénérationnelle, de bons sentiments humains,
agréable. 2 personnes l'ont trouvé «mignonnet» ; ça
dégouline un peu mais on ne le lâche pas !
Écriture et intérêt :
L'enfant
qui mesurait le monde
Metin
Arditi
Résumé
:
À Kalamaki, île grecque dévastée
par la crise, trois personnages vivent l'un près de l'autre, chacun
perdu au fond de sa solitude.
Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l'ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l'étude qu'elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d'Or, raconte à Yannis les grands mythes de l'Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits...
Un projet d'hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Alors que l'île s'interroge, d'autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l'amitié bouleversante qui s'installe entre l'enfant autiste et l'homme vieillissant.
Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l'ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l'étude qu'elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d'Or, raconte à Yannis les grands mythes de l'Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits...
Un projet d'hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Alors que l'île s'interroge, d'autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l'amitié bouleversante qui s'installe entre l'enfant autiste et l'homme vieillissant.
Très
beau roman qui fourmille de plein de choses : île grecque,
culture, autisme vu sous un angle positif, un pope influant,
philosophie sur le deuil, de la solidarité, des grands projets sur
l'île désertée par la crise.
On
y lit la confrontation entre 2 visions du monde, l'ancien (grec) avec
un projet d'école, et le nouveau avec un grand projet touristique.
Comment
un maire de bonne foi peut se laisser influencer pour le « bien »
de sa commune.
Histoire qui finit bien...
Écriture
et intérêt :